A l’occasion de ses vœux au secteur de l’assurance le 31 janvier dernier au Pavillon Ledoyen, l’Association Nationale des Journalistes de l’Assurance a présenté son deuxième Palmarès de l’Assurance devant une centaine de dirigeants et communicants de toutes les familles du secteur. Sous un format coups de cœur/coups de gueule, cinq journalistes sont revenus au nom de l’ANJA sur quelques événements marquants de l’année 2017.
Ainsi, dans son discours d’ouverture, Laurent Thévenin, journaliste aux Echos et président de l’ANJA, a formulé le vœu « que 2018 soit porteuse d’un tout petit plus de transparence ».
« Au fil des années, j’ai l’impression que vous nous donnez de moins en moins à voir. Il y a des communiqués de presse qui sont un peu plus minces, des chiffres qui restent désormais dans les tiroirs. C’est un peu agaçant. C’est aussi assez paradoxal au moment où vous êtes précisément astreints à de nouvelles obligations de communication au public », a-t-il souligné en ajoutant que le Palmarès de l’Assurance n’était en aucun cas « la tentation de distribuer des bons et des mauvais points ou de sortir de notre rôle de journalistes » mais « simplement la preuve de notre intérêt profond pour l’assurance, et une manière aussi de susciter l’échange et le dialogue ».
Geneviève Allaire, journaliste indépendante, a félicité l’union chez les distributeurs d’assurance avec la création de l’Ancia. « La preuve que le rapprochement entre les familles de la distribution de l’assurance porte ses fruits, c’est le succès remporté par l’ANCIA auprès de l’Union européenne. Comme vous le savez, alors que l’entrée en application de la DDA avait été prévue le 23 février de cette année, l’ANCIA a obtenu en décembre dernier son report au mois d’octobre prochain auprès des autorités européennes et françaises. A peine constituée, elle obtient un beau succès », a-t-elle salué.
Florian Delambily, rédacteur en chef de News Assurances Pro a porté un regard nuancé sur la relation client ou customer centric, un thème largement rebattu par les assureurs en 2017. « Client is back. Et cette relation client, vous en avez beaucoup parlé en 2017 » mais « j’en suis arrivé à me demander si finalement ce n’était pas le prospect qui était back. Car finalement on choie plus le futur nouveau client que celui qui est en portefeuille. Un peu comme en téléphonie où mon opérateur à qui je suis fidèle depuis de nombreuses années m’a clairement fait comprendre que pour bénéficier d’avantages tarifaires il fallait que je le quitte et que je revienne plus tard… Récompenser l’infidélité, plutôt que la fidélité en somme ». Si, « les intentions sont bien là et souvent louables, il reste maintenant à passer aux actes », a-t-il appelé de ses vœux.
Thierry Gouby, journaliste à la Tribune de l’Assurance, est pour sa part revenu sur les « alliances, fusions, adhésions, adossements, entrées en négociations exclusives, regroupements, consolidations, cessions, rachats, participations, joint-ventures…. » qui ont animé l’année 2017 en formulant néanmoins le souhait que l’assurance, à terme, ne devienne pas « un marché trusté par une poignée d’opérateurs qui à l’image du secteur bancaire, ferait courir le risque d’une information aseptisée, moins pertinente et surtout moins technique… »
Benoît Martin, rédacteur en chef de La Lettre de l’Assurance, et qui succèdera prochainement à Laurent Thévenin en tant que président de l’ANJA, a évoqué la FFA. D’abord, la « fédération communicante et ouverte sur le monde extérieur, présente dans chaque catastrophe naturelle, qui accompagne ministres et gouvernements dans leurs travaux, avec plus ou moins de réussite certes, mais qui ne ménage pas ses efforts sur quelques grands sujets de notre société. Cette FFA soigne les assurés, se rend, par sa visibilité, plus humaine et plus explicite, et donne les grandes orientations des travaux de l’assurance. Ces efforts, que réalisent aussi à sa manière la FNMF, participent forcément à rendre l’assurance plus intelligible pour le grand public », a-t-il salué. Cependant, « la réunion de ces tendances n’a pas complètement donné l’effet attendu. Ou peut-être que nous n’attendions pas les mêmes effets. Dès les premières semaines, les sujets de divergences sont apparus. Rien d’exceptionnel, les intérêts des unes et des autres ne sont pas alignés. Mais la promesse d’une voix commune en a forcément pris un coup. Et le mutisme l’a emporté sur des sujets de place : l’assurance emprunteur hier, l’assurance-vie aujourd’hui, pour ne citer que quelques exemples, divisent, rongent l’unité ».
Enfin, Jacques de Baudus, directeur de la rédaction du Pavé de l’Assurance, a poussé un coup de gueule contre les « bancassureurs, plus banquiers qu’assureurs et qui ont été renvoyés dans leur ligne de vingt-deux d’assureurs par le conseil constitutionnel sur le dossier ô combien protégé de l’assurance emprunteur ». Terminant sur un coup de cœur, il est revenu sur la nomination d’Eric Lombard à la direction général de la Caisse des Dépôts et Consignations, en y voyant « un honneur pour la profession de l’assurance ».
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